COMBAT DE NEGRE
ET DE CHIENS
De Bernard-Marie KOLTES
Avec: Sabrina Amengual, Michaël Egard, Jérémie Guillemin, Christian Julien, Marc-Henri Lamande.
Mise en scène: Valéry Forestier
Création lumière: Gweltaz Chauviré
Conseil chorégraphique: Fanny Brancourt
Construction décor: Sébastien Morice
« Pour ma part, j’ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples, la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion, un lieu, de la lumière et des bruits, n’importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous. » Bernard-Marie KOLTES
Non combat de nègre et de chiens n’est pas une histoire politique. Et pourtant cette histoire de blancs qui se débattent pour cacher un corps, pour éviter la violence d’un soulèvement d’hommes noirs, on ne peut échapper aux questionnements politiques. Aux réalités sur le pillage de l’Afrique et le racisme entre noir et blancs qui en découle.
Ce texte a 27 ans, il raconte une époque qu’on nous dit révolue, mais nous savons tous qu’aujourd’hui, hypocrisie collective, sous les mirages de la transparence, le pillage continue, s’amplifie et nous dépasse.
Nous pleurons tous de voir les cadavres de ces gens s’échouer sur les plages d’Europe. Nous pleurons aussi, et nous avons peur, quand ils pensent à se soulever, à reprendre leurs droits à l’existence.
La tragédie d’aujourd’hui, celle que les corps ressentent, et que la tête refuse de dire, ce sont les miradors que Koltès a érigé entre les blancs du camp, et les noirs des alentours.
C’est cette violence qui sourd – Césaire nous a pourtant prévenus – qui feule comme un fauve, et dont nous savons qu’un jour, elle nous entre-déchirera.
« Ma pièce parle peut-être un peu de la France et des Blancs, une chose vue de loin, déplacée, devient parfois plus déchiffrable.» Bernard-Marie KOLTES
Au delà de la dimension politique, des interrogations sur le bien-être du petit nombre aux dépens de la majorité, sur le pillage organisé d’une terre qui n’est pas la nôtre, du néocolonialisme et de la question raciale, c’est avant tout une histoire d’hommes qu’on raconte ici.
L’histoire de nos terreurs, de nos certitudes aveuglantes, de nos désespoirs, et celle de notre violence.
Notre histoire à nous, perdus, qui cherchons à nous reconnaître quand vivre en groupe nous éloigne les uns des autres, quand nous ne savons pas pourquoi nous sommes là, mais que le sentiment d’un appel bien plus fort pourrait nous prendre ailleurs.
Voilà ce que la langue de Koltès provoque en nous, ce tourbillon, la conscience que je suis multiple, à la fois moi et les autres, un morceau du monde, le sentiment d’une appartenance cosmique, l’embryon d’une force, qui refuserait les petitesses des hommes.
Nous sommes malheureux comme des petites fleurs coupées.
Mais comment sommes-nous devenus si petits?
LE NEGATIF D’UNE TRAGEDIE, DU CREPUSCULE A L’AUBE.
Les acteurs se promènent dans l’humour de Koltès, pour mieux trouver la Tragédie. Les personnages, eux, s’engluent dans leurs difficultés, essayent de maquiller un meurtre, se débattent, se cherchent en l’autre, petits et monstrueusement ridicules. Le climat, la tension, la Tragédie se jouent partout ailleurs que dans le texte. Autour de ces bulles de texte dérisoires, une pesanteur, des corps, des hommes, l’inéluctable du fil qui s’étire vers la violence et la mort.
LA MUSIQUE ACCOMPAGNE LE RECIT, non comme une illustration, mais comme une composante propre, motrice et révélatrice, un souffle qui respire avec les acteurs, aux prises avec les personnages. Elle est jouée en direct par le musicien/gardien présent sur le plateau. Au delà d’une ambiance, elle devient narration, cinématographique et envoûtante, dangereuse ou futile. Les instruments sont électriques et acoustiques, guitare, saxophone, accordéon, et synthétiseur.
CE PROJET A ETE REALISE AVEC LE SOUTIEN DE :
Conseil Général d’Ille et Vilaine, la Drac Bretagne, la Spedidam
COPRODUCTEURS ET PARTENAIRES EN CESSION:
Théâtre de la Paillette (Rennes 35), Théâtre municipal de Sens (89), Service Culturel de Boulogne-sur-Mer (62), Théâtre municipal de Châtillon-sur-Seine (21), Service Culturel du Rheu (AGORA 35), Service Culturel de Chavagne (35).